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Un policier marseillais condamné à de la prison avec sursis pour violences aggravées

3min

Par Maritima 07/09/2024 à 11:56

Un policier marseillais a été condamné vendredi par le tribunal de Marseille à dix mois d'emprisonnement avec sursis pour des violences aggravées et illégitimes lors d'un contrôle sur le travail dissimulé dans des bars.

Le jugement, inférieur aux réquisitions du parquet qui sollicitait 15 mois de prison avec sursis et l'interdiction de porter une arme pendant trois ans, prévoit aussi le versement de 2.000 euros à la victime.

Les faits remontent au 9 juillet 2020. En appui de collègues opérant des contrôles sur le travail dissimulé dans les bars du 3e arrondissement de Marseille, l'un des plus pauvres de la ville, les policiers avaient dû gérer l'attitude perturbatrice mais ni violente ni outrageante d'un homme, salarié dans le BTP.

Après un contrôle sans incident au cours duquel il avait été contraint de jeter dans le caniveau trois grammes de haschisch, il avait voulu retourner dans le bar. Le chef de l'équipage, un policier aguerri avec 23 ans de terrain, l'en avait empêché.

L'homme avait chuté. "En me relevant, avait-il raconté au tribunal en juin, j'entends le bruit d'une matraque télescopique qui se déplie et je prends deux coups".

Admis le lendemain à l'hôpital, il sera diagnostiqué avec une fracture de l'avant-bras droit et une fracture de la main gauche.

A la barre, le policier avait assuré que "sur tout le contrôle, il n'y a eu aucun coup" et avait contesté avoir détenu une matraque télescopique, arme pour laquelle il ne dispose pas d'habilitation.

 

"C'était pas gagné d'avance... c'est un policier"

 

"A l'issue des débats et de l'exploitation des vidéos, il est démontré qu'il était porteur d'une matraque télescopique", a expliqué vendredi la présidente de la chambre après avoir déclaré le policier coupable de violences aggravées par deux circonstances, l'usage d'arme et le fait qu'il soit dépositaire de l'autorité publique.

"Même si le tribunal est allé en dessous des réquisitions du parquet, c'est une déclaration de culpabilité que nous contestons", a déclaré après l'audience l'avocate de la défense Me Sandrine Pauzano, sans confirmer pour l'heure envisager faire appel.

Le tribunal a en revanche "écarté l'interdiction du port d'arme" et l'inscription de cette condamnation au bulletin numéro 2 de son casier judiciaire, le laissant exercer sa profession.

Présente au délibéré, la partie civile a salué le jugement rendu. "Je remercie la justice française d'avoir fait valoir mes droits et c'était pas gagné d'avance... c'est un policier", a commenté, après l'audience, l'homme, qui portait une attelle au bras droit.

"C'est avec une grande satisfaction qu'on apprend le délibéré et la reconnaissance de son statut de victime au terme d'un long combat", a ajouté son avocate Me Virginie Rossi.

 

 

avec © Agence France-Presse

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