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Justice
Pourquoi le procès de la rue d’Aubagne est qualifié de "hors-norme"5min
Par Cassandre Amouroux06/11/2024 à 07:30
Après six années d’instruction, le procès sur les effondrements d’immeubles qui ont fait huit victimes à Marseille s’ouvre enfin. Il doit durer 41 jours.
Le procès des effondrements de la rue d’Aubagne va s’ouvrir à Marseille. Un procès qualifié de "hors-norme” notamment par sa complexité sur le plan juridique, factuel ou encore logistique.
Pendant 41 jours, les juges entendront de nombreux témoignages, des parcours de vies, des comptes rendus d’expertise, le tout pour identifier les responsabilités dans ce drame qui a coûté la vie à huit personnes. Au total, 16 prévenus, des personnes physiques et morales, comparaîtront devant la justice. Parmi les plus graves charges retenues : homicide involontaire par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence, ou encore la soumission de personnes vulnérables ou dépendantes à des conditions d’hébergement indignes.
La caserne du Muy, un lieu pour les audiences complexes
La caserne du Muy, située dans le 3eme arrondissement de Marseille, accueillera le procès à partir de ce jeudi, jusqu’au 18 décembre. Le lieu est utilisé depuis 2022 pour certaines affaires, par exemple le procès du dentiste Guedj, la retransmission du procès de la compagnie aérienne Yemenia ou encore le procès des procurations frauduleuses.
La salle d’audience peut accueillir jusqu’à 400 personnes. Elle est munie d’un système vidéo et d’un système d’insonorisation, elle permet aussi de diffuser des images. Lors d’une conférence de presse la semaine dernière, Olivier Leurent, le président du tribunal judiciaire, a qualifié la salle d’audience de “modèle”. Elle pourrait inspirer la création d’autres salles similaires en France.
87 parties civiles annoncées
Le nombre élevé de parties civiles est également une particularité de ce procès. Elles viennent, pour la plupart, d’autres pays puisque certaines victimes étaient de nationalité étrangère. Une dotation a été obtenue par la juridiction pour indemniser les frais de déplacement, l’hébergement et la restauration. Il fallait aussi rendre l’audience accessible aux familles à travers une traduction. Une mallette comprenant différents canaux sera disponible, elle permettra d’écouter l’audience en italien, en arabe ou en espagnol.
Comme dans beaucoup d’affaires avec de nombreuses parties civiles, l’AVAD a été sollicitée. L’association d’aide aux victimes a reçu une subvention pour recruter psychologues et juristes lors de ce procès. Une salle sera mise à disposition, elle sera dédiée aux parties civiles pour les pauses méridiennes ou encore pour rencontrer les membres de l’AVAD. Les personnes ne souhaitant pas répondre à la presse seront identifiées pour éviter des sollicitations non souhaitées.
L’émoi national suscité par les effondrements fera de ce procès un rendez-vous particulièrement suivi. Une quarantaine de médias locaux et nationaux retranscriront l’affaire. Au total une centaine de journalistes sont accrédités. Les collectifs et associations de Noailles ont également prévu d’assister au procès et de diffuser des informations au public. Un travail de communication a déjà été effectué en amont auprès des habitants du quartier (cf reportage ci-dessus).
Photo: archive commémoration 5 novembre 2023.
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