La présence de supporters parisiens au Vélodrome est devenue une rareté. Des années d'incidents récurrents et parfois graves, à Marseille et à Paris, ont en effet poussé les autorités à systématiquement interdire les déplacements de supporters lors des matches OM-PSG ou PSG-OM.

La dernière venue à Marseille de supporters du PSG remonte ainsi à plus de dix ans, en avril 2015. Mais il n'y pas de rivalité historique entre l'OM et le Paris FC, promu cette saison en Ligue 1 pour la première fois depuis 1978-1979. Les deux clubs ne se sont d'ailleurs plus affrontés depuis la saison 1981-82, en deuxième division, pour deux victoires marseillaises.

Dans ces conditions, la préfecture de police des Bouches-du-Rhône a décidé lundi, à l'issue d'une réunion de sécurité, de ne pas interdire le déplacement de fans du PFC. Le dispositif de sécurité précis sera exposé vendredi après-midi, mais on sait déjà que ce déplacement sera "très encadré" et ne concernera qu'une centaine de Parisiens.

Du côté des supporters marseillais, on assure de toute façon que l'arrivée de ces fans de "l'autre" club de la capitale est un non-évènement. Le premier match de la saison à domicile est traditionnellement un moment de communion avec l'équipe et de grands tifos doivent d'ailleurs être déployés dans les deux virages du Vélodrome.

 

Spécial pour Kebbal

 

Surtout, la défaite initiale à Rennes (1-0) et la semaine d'extrême tension que vient de vivre l'OM avec la mise à l'écart d'Adrien Rabiot, protagoniste d'une bagarre avec son équipier Jonathan Rowe, a été le grand sujet de la semaine marseillaise, bien plus que l'identité parisienne des visiteurs de samedi.

"Ce que représente le Paris FC pour nous? Ca ne représente rien. Ca représente juste trois points à gagner obligatoirement. Et pas parce que c'est le Paris FC", a assuré à l'AFP Christian Cataldo, responsable des Dodgers, groupe de supporters du Virage Nord. De l'autre côté, dans le Virage Sud, le sentiment est identique pour Rachid Zeroual et ses Winners. "Non, ça n'est pas comme le PSG. C'est rien du tout", a-t-il lancé. "Je me souviens d'être monté à Paris pour des matches contre le Matra ou le Racing Paris 1, mais le PFC non. Je vois qu'ils ont été autorisés à se déplacer, c'est bien. Mais je sais déjà que, nous, on n'aura pas le droit d'y aller", a-t-il ajouté.

Sept cent kilomètres plus au Nord, l'entraîneur du Paris FC Stéphane Gilli a lui aussi jugé l'atmosphère plutôt légère, même si "ça reste Paris dans notre appellation". "Que les supporters soient amenés à se déplacer, je trouve ça très bien", a-t-il ajouté jeudi devant la presse.

Au fond, c'est peut-être pour les trois Marseillais de l'effectif parisien, Ilan Kebbal et les frères Maxime et Julien Lopez, que le déplacement de samedi est le plus symbolique. "On parle beaucoup de Marseille avec Maxime Lopez mais ça va, le PFC n'a pas de problème avec l'OM", assurait ainsi sur RMC en avril dernier l'ailier Kebbal, si attaché à sa ville natale qu'il a participé en 2022 et 2023, à la MarsCup, un tournoi estival de quartiers, sous les maillots de La Viste et de L'Estaque, deux quartiers du nord de Marseille.

"On suit les matches tous les week-ends. Quand l'OM ne gagne pas, on n’est pas contents. J'espère retrouver la Ligue 1 et le Vélodrome, le meilleur stade", disait-il encore en avril. Il y est et lui au moins, et les frères Lopez avec lui, devrait avoir un bel accueil samedi.

 

© Agence France-Presse (par S. Touchot)