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Législatives : bataille judiciaire entre deux candidats marseillais se revendiquant NFP3min
Par Jean-Michel Darras26/06/2024 à 17:36
Deux candidats de gauche se présentant chacun sous l'étiquette "Nouveau Front populaire" risquent-ils de créer de la confusion auprès des électeurs dimanche au premier tour des législatives? Le tribunal judiciaire de Marseille tranchera vendredi, à moins de deux jours du scrutin.
Officiellement investi par la France Insoumise (LFI) dans la 5e circonscription des Bouches-du-Rhône, dans le centre de Marseille, Allan Popelard a saisi mercredi le tribunal d'un référé d'heure à heure afin que le député LFI sortant dissident, Hendrik Davi, cesse de se revendiquer lors de ses interventions et dans sa propagande électorale de cette union de la gauche née en urgence après la dissolution de l'Assemblée nationale.
"La candidature de M. Davi représente un trouble manifestement illicite car au nom d'un contrat, signé entre quatre formations politiques (LFI, PS, EELV et PCF), il ne peut pas revendiquer être investi par le Nouveau Front populaire", a plaidé à la barre Me Elisabeth Audouard, avocate de M. Popelard.
Dans le cadre des négociations internes entre les formations politiques du NFP pour se répartir les circonscriptions, la 5e des Bouches-du-Rhône avait été dévolue à LFI. Or, le mouvement fondé par Jean-Luc Mélenchon a décidé de ne pas réinvestir Hendrik Davi, mis au ban comme quatre autres députés sortants: Raquel Garrido, Alexis Corbière (Seine-Saint-Denis), Danielle Simonnet (Paris) et Frédéric Mathieu (Ille-et-Vilaine).
Si ce dernier a finalement retiré sa candidature, les quatre autres élus en rupture ont maintenu la leur, forts du soutien, contre LFI, de plusieurs partenaires du Nouveau Front populaire.
A Marseille, M. Davi se targue ainsi du soutien du Parti socialiste, d'EELV et du Parti communiste. Leurs trois sigles sont présents sur ses tracts et affiches -mais pas celui de LFI-, aux côtés du logo du Nouveau Front populaire, avec la même charte graphique.
"J'ai su le vendredi (14 juin) à 23H00 que je ne serai pas réinvesti, alors qu'il fallait déposer les bulletins le lendemain. Matériellement, c'était compliqué. S'il y a confusion, on aurait pu trouver une solution plus tôt", a-t-il expliqué à l'AFP.
"Dans tous les cas, je suis le député sortant, soutenu par toutes les autres forces de gauche, donc je suis légitime", a estimé M. Davi.
Son conseil s'est lui référé aux décisions rendues mardi par les tribunaux judiciaires de Paris et Bobigny qui se sont déclarés incompétents pour déterminer si les candidats dissidents de LFI avaient le droit d'utiliser le logo du NFP dans leur campagne.
C'est en substance la décision prise mercredi après-midi par le tribunal administratif de Marseille qui, saisi en urgence par LFI, s'est estimé incompétent à régler ce différend.
Il a estimé que c'était au juge des élections, le Conseil constitutionnel, de statuer sur ce sujet d'intérêt national.
Or, celui-ci ne peut pas se saisir en urgence. Si les procédures judiciaires étaient maintenues et que la requête de LFI était jugée recevable, le scrutin dans cette 5e circonscription des Bouches-du-Rhône pourrait être invalidé après le deuxième tour des législatives.
© Agence France-Presse
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