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Municipales 2026 à Marseille : une élection à multiples inconnues

3min

Par Maritima 24/03/2025 à 06:20

A un an du premier tour, les municipales 2026 à Marseille ont tout de l'équation à multiples inconnues, entre une gauche au pouvoir mais divisée, une droite revancharde et unie mais sans candidat, un RN en embuscade et un mode de scrutin incertain.

Le 4 juillet 2020, ce n'est qu'à la première réunion du conseil municipal que les Marseillais découvraient leur nouvelle maire: Michèle Rubirola, élue écologiste porte drapeau du Printemps Marseillais.

Après le deuxième tour, le 28 juin, cette large alliance de gauche et citoyenne n'avait qu'une majorité relative. Et ce sont les colistiers de l'ex-sénatrice socialiste Samia Ghali dans son fief des 15e et 16e arrondissements qui font basculer la deuxième ville de France, après 25 ans de règne de la droite avec Jean-Claude Gaudin (LR).

Cinq ans plus tard, Mme Rubirola n'est plus que première adjointe, après avoir cédé son fauteuil à Benoît Payan, ex-PS désormais divers gauche, en décembre 2020, pour "raisons de santé".

Maire donc, mais sans avoir été directement élu par les Marseillais, Benoît Payan a désormais endossé le costume. En témoigne un sondage Ifop du 14 mars pour La Provence et BFM Marseille selon lequel à 57% il ferait "un bon maire de Marseille en 2026". Loin devant Martine Vassal, présidente divers-droite de la métropole Aix-Marseille et du département des Bouches-du-Rhône (47%), tête de liste battue de la droite en 2020, et Renaud Muselier (37%), président Renaissance de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur.

Et encore plus loin devant Sébastien Delogu, député LFI des quartiers populaires de la ville (29%), ou Franck Allisio, chef de file local du RN (23%).

 

Union ? Désunion ?

 

Toujours pas candidat officiellement à un deuxième mandat, M. Payan glisse toutefois que "pour changer une ville, six ans ça ne suffit pas". "Mon but c'est de préserver la ville et de battre l'extrême droite. Et pour cela il faudra un rassemblement le plus large possible", ajoute-t-il.

Mais le Printemps Marseillais sera-t-il le même qu'en 2020 ? Les écologistes étaient alors partis en solo au premier tour, exceptés quelques éléments isolés dont Mme Rubirola, avant de se rallier au second. Et surtout, les Insoumis étaient restés spectateurs.

"Ce qui est certain, c'est qu'il y aura une liste insoumise à Marseille" en 2026, assure Sébastien Delogu à l'AFP, refusant de partir "derrière des personnes qui ont fait évoluer le clientélisme et la corruption dans cette ville".

Les écologistes aussi pourraient être hors Printemps Marseillais au premier tour. Reconnaissant que la nouvelle municipalité, où il est adjoint à la Transition écologique, a "assaini les finances et remis en ordre une administration qui était gangrénée par le clientélisme", Sébastien Barles regrette des "renoncements" ou une certaine "dérive sécuritaire".

Il privilégie l'idée d'une liste unique dès le premier tour, "sur l'arc NFP, en intégrant les Insoumis". Mais en cas d'échec d'une telle alliance, "ce n'est pas sûr du tout qu'on reparte avec Payan, en tous cas au premier tour. Avec les Insoumis, on est plutôt au diapason sur cette radicalité de transformation de la ville".

Si la gauche apparaît divisée, la droite, désireuse de reconquérir la deuxième ville de France, devrait se lancer unie, contrairement à 2020, quand un candidat En Marche et une liste dissidente de droite avaient favorisé la défaite de Martine Vassal. Unie, mais pour l'heure sans candidat.

 

Mode de scrutin

 

"Je répète que je ne suis pas candidat à la mairie de Marseille, étant président de la région Paca jusqu'en 2028", insistait en décembre Renaud Muselier, pour "couper court à toutes sortes de rumeurs".

"Je suis présidente de la métropole, j'aimerais bien le rester", affirmait de son côté récemment Martine Vassal, qui toutefois ne "s'interdit rien" et souligne son "travail sur l'union" de la droite.

Fort de ses trois députés (sur sept) à Marseille aux dernières législatives et de ses 30% aux élections européennes de juin, l'alliance RN-Ciotti devrait elle être conduite par Franck Allisio, ex-LR, qui annonce "une décision dans les semaines ou mois à venir". Mais pas question a priori d'un partenariat avec Stéphane Ravier, sénateur des Bouches-du-Rhône parti chez Reconquête lors de la présidentielle 2022 et désormais en rupture de ban avec le parti zemmouriste.

Si les acteurs sont encore flous, les règles du jeu le sont tout autant, avec un texte visant à réformer le mode de scrutin spécifique à Paris, Lyon et Marseille attendu devant l'Assemblée le 2 avril. Objectif: remplacer l'élection par arrondissement ou secteur par une circonscription unique, comme dans toutes les autres communes de France.

Si Benoît Payan est pour, afin d'éviter une victoire d'un candidat "sur le tapis vert", comme Gaston Defferre (PS) élu en 1983 avec moins de voix que Jean-Claude Gaudin, Renaud Muselier est contre, dénonçant le "tripatouillage électoral de certains Parisiens".

En attendant que tout se décante, les tensions à gauche donneront lieu à un procès, le 22 mai. Sur le banc des prévenus, l'ex-adjoint aux Sports PS de la ville, débarqué suite à cette affaire, et son père, ex-député PS, pour violences présumées sur deux colleurs d'affiche Insoumis.

 

© Agence France-Presse (par O. Lucazeau)

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