Une maladie "très invalidante"

 

Si le Chikungunya n'est généralement pas une maladie grave, elle est extrêmement handicapante. Sur les 250 cas recensés en PACA, aucun n'a nécessité d'hospitalisation. Cependant, la maladie porte bien son nom, qui signifie "celui qui marche le dos courbé" dans une langue d'Afrique de l'Est. Les malades souffrent de douleurs articulaires qui peuvent les invalider pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines. "C'est une maladie qui complique vraiment la vie des gens qui l'ont attrapée", insiste Thomas Margueron.

Le traitement est symptomatique, visant à soulager les douleurs, car il n'existe pas de médicament spécifique contre ce virus.

 

La riposte sanitaire : démoustication ciblée et sensibilisation

 

La chaîne de transmission est désormais bien connue : un voyageur revient d'une zone où la maladie est endémique, se fait piquer par un moustique tigre local qui, à son tour, va infecter d'autres personnes en les piquant. Des foyers ont ainsi été identifiés, notamment à Vitrolles et un cas a été détecté à Sausset-les-Pins.

Pour casser ce cycle, l'ARS agit sur deux fronts :

• Sensibilisation des médecins : Les professionnels de santé ont été informés pour faciliter le diagnostic, car la maladie n'est pas encore un réflexe dans la région.

• Opérations de démoustication : Dès qu'un cas est identifié, l'opérateur de l'ARS intervient pour une application ciblée d'insecticide. C'est ce qui est prévu à Sausset-les-Pins ce jeudi ou vendredi, en fonction de la météo. Ces opérations ont lieu la nuit, entre 3h et 6h du matin, pour tuer les moustiques potentiellement infectés.

 

Votre jardin : le premier champ de bataille contre le moustique tigre

 

Thomas Margueron le rappelle : la lutte contre le moustique tigre commence chez soi. Cet insecte ne parcourt que de très faibles distances dans sa vie. "Si on a des moustiques chez nous, c'est soit qu'ils se développent dans des eaux stagnantes chez nous, soit éventuellement chez les voisins", explique-t-il.

Chacun a donc un rôle crucial à jouer en adoptant des gestes simples :

• Vider tout ce qui peut contenir de l'eau stagnante (jouets, pots, bâches).

• Couvrir les récupérateurs d'eau de pluie avec une moustiquaire ou un tissu pour les rendre hermétiques. Un fût non protégé est un "formidable gîte larvaire".

 

La fin de la saison ? Pas tout à fait

 

Si l'arrivée de températures plus fraîches est une bonne nouvelle, la vigilance reste de mise. L'an dernier, des moustiques tigres ont été observés jusqu'en fin octobre, voire début novembre, et même en décembre dans certains secteurs. "On a encore bien le mois d'octobre et peut-être un peu au-delà où on peut avoir de la transmission", prévient Thomas Margueron. Le port de vêtements longs lors des soirées en extérieur contribuera également à limiter les risques.