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Martigues : à l’Escaillon, les patients du week-end s’inquiètent

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Par Cédric Lombard03/12/2024 à 07:30

À compter du 23 décembre, les médecins de la maison médicale de l’Escaillon n’assureront plus les consultations les soirs et week-ends. Ils protestent contre une baisse de leurs tarifs. Les élus locaux craignent un report vers les Urgences déjà saturées.

Les horaires sont affichés en grandes lettres noires collées sur les vitres : 7 jours sur 7 et de 9h à 22h. La maison médicale de l’Escaillon à Martigues possède en effet le statut de centre médical à horaires élargis (CHE). Sa raison d’être est double : combattre les déserts médicaux et décharger les services des urgences qui sont totalement saturées sur le territoire. Une véritable bouffée d’oxygène pour les patients qui, or urgence de premier plan, évitent ainsi de longues heures d’attentes à l’hôpital. Cette souplesse va pourtant s’arrêter le 23 décembre prochain.

Dans une lettre adressée aux patients, les médecins de l’Escaillon expliquent : «une nouvelle convention entrera en vigueur. Cela va conduire à plusieurs changements, et notamment le fait que la CPAM ne nous permettra plus d’exercer notre activité la nuit (les soirs de 20 heures à 22 heures) et le week-end. Cela va donc conduire, jusqu’à nouvel ordre, à la fermeture de la permanence médicale de l’Escaillon les soirs en semaine à compter de 20 heures et l’intégralité des week-ends et jours fériés

 

Les week-ends, la consultation va passer de 45,56 euros à 35 euros pour les médecins

 

Cette convention signée entre l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (Uncam), l’Union nationale des organismes complémentaires d’assurance maladie (Unocam) et cinq des six syndicats représentatifs des médecins libéraux a abouti le 4 juin dernier à une revalorisation des consultations de médecine générale qui passeront en décembre prochain de 26,50 euros à 30 euros. La profession applaudie sauf… sauf les médecins libéraux qui exercent aux heures de ce qu’on appelle la permanence des soins ambulatoires (PDSA), c'est-à-dire, la nuit, les week-ends et les jours fériés. Pour eux, selon l’article 50-2 de cette convention : «les consultations et visites non régulées, réalisées aux horaires de PDSA, bénéficient d’une majoration de 5 euros».

Comparée aux tarifs actuels, la perte est sèche comme l’a rappelé, le 3 octobre dernier, la sénatrice des Bouches-du-Rhône Mireille Jouve dans une question adressée au gouvernement : «Alors que les consultations après 20 heures étaient rémunérées 61,50 euros et celles des jours fériés et des week-ends 45,56 euros, cet article prévoit une majoration de 5 euros du tarif de base, ce qui porte désormais ces consultations à seulement 35 euros». 

Une tarification qui risque de dissuader les médecins libéraux d’exercer en horaires décalés au titre de la PDSA. La situation inquiète les municipalités. À Martigues, la ville s’est positionnée en faveur des médecins et craint un report dans les services des urgences déjà débordés.

 

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