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Marseille, "5e île des Comores", prépare l'aide à Mayotte

3min

Par Maritima 17/12/2024 à 21:32

"Pour l'instant, on est dans l'inquiétude et la peur": depuis trois jours, l'importante communauté comorienne de Marseille vit dans l'attente angoissante des nouvelles des proches, tout en se préparant à répondre massivement à l'appel à l'aide pour les sinistrés de Mayotte.

"Pour l'heure, tout le monde est dans la sidération", constate Ismaël Aboudou, président de l'Union des Comoriens de France (UFC), basée à Marseille, surnommée la "cinquième île des Comores" et qui accueille selon les sources entre 80.000 et 150.000 personnes originaires de l'archipel, Comoriens, binationaux et Français de Mayotte.

"L'organisation d'une solidarité matérielle est prématurée, estime-t-il. On essaie d'abord de savoir qui est vivant ou mort", après le passage dévastateur du cyclone qui a ravagé le département français de Mayotte, dont près de la moitié de la population est composée d'immigrés venus des Comores voisines ou d'autres pays d'Afrique, la plupart aujourd'hui sans abri.

Dès le lendemain du cyclone, l'UFC et d'autres associations de la diaspora marseillaise, réunies au sein d'un collectif, ont lancé un appel à "un moratoire administratif" pour que "toutes les victimes", françaises ou étrangères, "en situation irrégulière", "en rétention administrative" ou mineurs isolés, bénéficient d'une "prise en charge digne, sans distinction".

"Le temps n'est pas à l'empathie sélective", ont alerté les associations dans un communiqué.

"On réfléchit, à Marseille, Dunkerque, la Courneuve, pour s'organiser, mais on est tous choqués, on attend des nouvelles des proches... ", dit aussi Nassurdine Haidari, président du Conseil représentatif des Français d'origine comorienne. "Les gens essaient désespérément de téléphoner, on se connaît donc on essaie d'avoir des nouvelles sur les réseaux sociaux, mais tout est dévasté", dit-il, s'inquiétant aussi pour "tous ceux qui n'avaient pas de papiers".

 

"On est tous dans la peur"

 

"On est surtout dans l'inquiétude, on est tous dans la peur", confirme Mohamed Itrisso, cofondateur de l'association SOS Comores. "On essaie de joindre nos proches mais c'est dur, hyper compliqué. Ils n'ont plus d'électricité, donc les téléphones n'ont plus de batteries".

Dans les locaux de la Maison du partage, dans le très populaire 3e arrondissement de Marseille, l'association "Familles en action", qui accompagne des jeunes en majorité originaires des Comores, a déjà lancé un appel aux dons.

Ben Yamin Halifa, Mahorais de 25 ans, est venu aider mardi pour trier et empaqueter des vêtements, qui devraient partir dans un conteneur à destination de Lyon, puis de La Réunion: "Mayotte, c'est chez moi, j'ai mes frères, beaucoup de tantes et cousins... Je n'ai pas de nouvelles depuis que ça s'est passé, j'ai juste vu les images", dit-il.

 

"Il va y avoir une urgence sanitaire"

 

Collectes de dons, cagnottes en ligne, les initiatives privées se multiplient sur les réseaux sociaux : "La bonne volonté c'est bien, mais il faut coordonner tout ça. Il faut être efficace et ne pas se disperser", estime pour sa part Johar Salimini, militant associatif d'origine comorienne, né à Marseille.

"Il va y avoir une urgence sanitaire, toutes les infrastructures sont détruites, il n'y a pas d'eau, pas d'électricité. L'acheminement de l'aide n'est pas possible en quantité car l'aéroport n'est pas opérationnel", relève-t-il, indiquant attendre une coordination de la part des pouvoirs publics.

"Tant que la sécurité n'y est pas, on ne peut pas envoyer de dons, de denrées. Il faut patienter", estime aussi Rassinia Boina Hassani, une Mahoraise reçue avec d'autres membres d'associations et de la société civile mardi par le maire Benoît Payan.

Le maire de Marseille, qui a annoncé une première aide d'urgence de 50.000 euros et l'envoi de plusieurs unités du bataillon des sapeurs-pompiers de Marseille, attend lui aussi "le feu vert" des autorités pour accueillir les dons en mairie et qu'"on puisse les acheminer". "Dès qu'on saura exactement ce dont la population a besoin, on ouvrira la mairie et on fera appel à la solidarité des Marseillais", a-t-il assuré.

Signe de la forte émotion suscitée par le drame de Mayotte dans la cité phocéenne, plusieurs monuments emblématiques ont éteint leurs lumières mardi soir, "en hommage aux victimes".

 

 

avec © Agence France-Presse

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