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Une vie à Boudème. "Ce n'est pas la même époque" : Linda Attab, de fille en mère

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Par Joey Temple23/05/2025 à 07:00

À Martigues, le quartier de Boudème fête ses 50 ans ce vendredi 23 mai. Linda Attab y a toujours vécu. Aujourd'hui maman de deux garçons, elle y était hier adolescente avec ses copines. Elle nous raconte son quartier et son évolution.

Dans toute sa vie, Linda Attab a déménagé deux fois. La première fois, elle quittait le deuxième étage du bâtiment K2 où elle avait grandi, pour s'installer quelques mètres plus bas, dans le bâtiment G. La seconde fois, elle faisait son retour au K2, cinq étages plus haut, dans l'appartement où elle vit désormais avec ses deux fils.

La femme de 47 ans n'a jamais quitté son quartier et elle n'a pas hésité à batailler pour y rester.  "Il y a une époque, mes parents ont essayé de nous faire déménager aux Laurons. Karim (son frère, NDLR) et moi, on a fait le forcing, on a dit : 'non, on reste à Boudème'", sourit Linda.

 

"Tout le monde connaissait tout le monde"

 

Impensable pour la fratrie de quitter ce lieu plein de vie. "On ne fermait pas les portes à clé. Les voisins, qu'on appelait Tonton et Tata, venaient et on buvait le café", se souvient la quarantenaire. Elle loue les joies de cette petite société concentrée entre quelques immeubles. "Quand j'avais l'âge d'aller en boite de nuit, je me mettais à la fenêtre et j'appelais ma copine au bâtiment à côté. 'Oh, on sort ce soir ?'", demandait Linda. 

"Tout le monde connaissait tout le monde" dans ce quartier très cosmopolite. "Tout le monde se mélangeait. On ne se posait pas trop de questions avant", déroule la soignante en se remémorant les fêtes de quartiers et leur fameuse soirée. "Un mois en avance, on parlait des fêtes de quartier. On se sapait bien pour aller au bal, on faisait des battles et tout".

 

"On ne vit pas dans la même époque"

 

Après avoir vécu toutes ces belles années, Linda devient maman. Comme elle, ses deux garçons, 11 et 13 ans, grandissent à Boudème. Mais l'expérience n'est plus tout à fait la même. "Je ne les laisserai pas sortir le soir dans le quartier. C'est vrai que faire grandir ses enfants ça fait peur, même si c'est dans le quartier où on a grandi", concède Linda.

La mère ne rejette pas la faute sur son quartier mais "sur la vie de tous les jours" qui a "changé" avec des "bêtises" plus graves qu'avant. Malgré ce constat, Linda continue de garder le sourire et de défendre son quartier.. 

Elle raconte le jour où elle est venue dans le quartier avec une collègue originaire d'une autre région. À la vue des bâtiments, sa collègue lui lançait : "c'est la zone ici, Il doit y avoir de la criminalité". Un jugement hâtif que ne manqua pas de rectifier Linda :  "Oh ! Sors de ton monde ! On est à Boudème, il n’y a rien de tout ça".

 

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