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Violences faites aux femmes à Marseille : "Le premier mot que je dis, c'est 'On vous croit'"

3min

Par Maritima 25/11/2025 à 13:21

"Il faut que les femmes ne disparaissent pas une seconde fois". En cette Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le message de Nathalie Tessier, conseillère municipale déléguée aux droits des femmes à Marseille, est d'une clarté absolue.

Invitée ce matin sur Maritima radio , elle a rappelé l'urgence d'agir face à un "fléau de société encore trop tabou" et a détaillé les dispositifs concrets mis en place par la ville pour protéger et accompagner les victimes.

 

Les "bancs rouges" : un symbole pour ne pas oublier

Pour "rendre visible ce sujet", la municipalité a choisi un symbole fort : les bancs rouges. Depuis 2022, ces bancs sont installés dans les parcs et jardins de Marseille en hommage aux victimes de féminicides. "Ce matin, on inaugure une série de neuf nouveaux bancs, ce qui fera 30 bancs au total", explique Nathalie Tessier. Une manière de marquer l'espace public pour que "les femmes ne disparaissent pas une seconde fois".

L'élue a rappelé les chiffres "glaçants" de 2024, avec 107 femmes victimes de féminicides en France. Un décompte macabre qui pourrait atteindre, voire dépasser, les 152 victimes de 2025.

 

Briser le silence et l'emprise

Pourquoi est-il si difficile pour les victimes de parler ? "On a peur, on est sous emprise", analyse Nathalie Tessier. Elle pointe également du doigt une faille dans la chaîne d'accueil : "Les femmes qui ont le courage de pousser les portes des commissariats ne sont pas toujours écoutées, pas toujours reçues".

Elle souligne une statistique dramatique : "Parmi les féminicides, il y a des femmes, plus de 30%, qui avaient déjà porté plainte". Face à cette réalité, son premier message aux victimes est sans équivoque : "Le premier mot que je dis, c'est 'On vous croit'". Une affirmation essentielle pour libérer la parole, un mouvement initié par #MeToo que l'élue salue.

 

Les actions concrètes de la mairie de Marseille

Pour accompagner les victimes et faciliter leurs démarches, la Ville de Marseille a multiplié les initiatives :

  • Un budget en forte hausse : les subventions aux associations spécialisées sont passées de 43 200 euros à 335 000 euros. "Un apport très important pour les associations", insiste Nathalie Tessier.

  • Les "bons taxis" : un dispositif de "bons taxis gratuits" a été créé pour permettre aux femmes de se déplacer en toute sécurité "d'un commissariat à l'hôpital, ou pour aller dans un lieu refuge".

  • La Maison des Femmes : située à la Conception, elle offre un lieu d'accueil, d'écoute et d'orientation.

  • Un annuaire et un observatoire : un annuaire des associations a été créé, et un observatoire territorial des violences faites aux femmes est en place pour "recenser toutes les violences" et "améliorer les réponses".

Malgré ces efforts et le rôle "extraordinaire" du tissu associatif, Nathalie Tessier estime que le compte n'y est pas au niveau national. "Ce qui manque au plan contre les violences présenté par la ministre Aurore Bergé, c'est le budget", regrette-t-elle, rappelant la demande des associations féministes d'un budget de 2,5 milliards d'euros. "On ne pourra pas faire sans argent, c'est pas possible".

 

Retrouvez l'invité de la rédaction sur maritima radio du lundi au vendredi à 8h15 et 12h15 au micro de Didier Gesualdi

 

photo illustration

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