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Drame de la rue d'Aubagne : l'indignation du Collectif après l'expulsion d'un rescapé, 7 ans après3min
Par Maritima 04/11/2025 à 09:00
Ce mercredi 5 novembre marquera le 7e anniversaire de l'effondrement des immeubles de la rue d'Aubagne, un drame qui a coûté la vie à huit personnes et traumatisé Marseille. Alors que la commémoration annuelle se prépare, le Collectif du 5 Novembre est sous le choc. Son porte-parole, Kevin Vacher, invité ce matin de Maritima, a poussé un "coup de gueule" : un des rescapés du 65 rue d'Aubagne, victime reconnue, vient d'être expulsé de France.
Une décision "absurde et injuste"
L'indignation du collectif est immense. "Reda M. a été expulsé il y a une dizaine de jours", explique Kevin Vacher. Une décision "absurde, injuste, indigne" pour un homme qui vivait depuis 14 ans en France, au 65 rue d'Aubagne. "Il a échappé à la mort ce matin-là parce qu'il allait au travail, deux de ses amis sont morts".
Bien qu'il ait été reconnu comme victime lors du procès en première instance, Reda M. a été expulsé suite à une condamnation pour "vol mineur" en 2023, assortie d'une interdiction de territoire qui allait expirer. Le collectif dénonce une expulsion "rapide" et demande une "grâce présidentielle".
"Sa santé a été fortement touchée suite à ce drame", insiste Kevin Vacher, qui demande son retour pour qu'il puisse "venir se soigner en France" mais aussi "faire valoir ses droits" lors du procès en appel, prévu pour novembre 2026, où il est "parti prenante".
Commémoration : un appel à la mobilisation
Le rendez-vous de la commémoration est maintenu ce mercredi 5 novembre à 9h du matin, sur la Place du 5 Novembre (face au lieu des effondrements). "On appelle d'autant plus les Marseillaises et les Marseillais à venir", lance Kevin Vacher, pour qui cette expulsion rend l'actualité du drame encore plus brûlante.
Reconstruction : une lenteur et une "peur de la gentrification"
Interrogé sur l'avancée de la reconstruction du quartier, Kevin Vacher reste très critique. "Le quartier commence à peine à changer en réalité", dénonce-t-il, parlant d'une "trajectoire de politique publique extrêmement lente". Si le projet partenarial d'aménagement (PPA), "arraché par les mobilisations populaires" de 2018 et 2019, est en place, seuls "quelques dizaines d'immeubles" voient les travaux débuter.
Plus grave encore, le porte-parole regrette que "les instances dans lesquelles les habitants et habitantes pouvaient faire valoir leurs idées, leurs droits, leurs besoins [...] ont disparu". La crainte du collectif est claire : une "gentrification" (ou "boboïsation") et une "rénovation qui se fasse sans les habitants". Il pointe notamment l'absence de l'encadrement des loyers, une mesure réclamée par la mairie mais "toujours pas mise en œuvre", qui est pourtant "un outil très important pour que les habitants actuels puissent se loger".
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