Loin des discours traditionnels, 500 lycéens du département participent cette semaine à une opération XXL : un Escape Game immersif de 100m² pour apprendre à dénoncer et à agir. La parole, souvent rare, s'est libérée.

 

 

Une enquête immersive pour "se mettre à leur place"

 

L'opération, soutenue par la Région Sud et orchestrée par l'association G-ADDICTION Jeunesse citoyenne, plonge les élèves dans une enquête poignante. Par équipe, ils doivent résoudre en 50 minutes chrono le cas de Marie et Ulysse, deux lycéens victimes de harcèlement. L'immersion est totale : les jeunes fouillent un commissariat reconstitué, une chambre d'adolescent réaliste, et même une boîte de nuit avec ambiance sonore !

C'est un énorme dispositif "clé en main" qui est déployé sur place par l'asso entre décors et accessoires. Côté animation, l'équipe constituée de jeunes membres tous motivés à l'image de Mélanie, Clara et Ewan. Nathan, l'alternant qui mène le jeu, nous livre un indice caché sous une lampe : 800 000, un nombre qui correspond au nombre de "harcelés" chaque année qu'il n'hésite pas à  à celui de la population dans la cité phocéenne !

"On dirait qu'on est vraiment dans la chambre de la personne", raconte Mariama, élève de Première bac pro commerce. "On s'entraide, on cherche les indices. C'était une bonne expérience." Adlane, dans la même classe, a été marqué par le réalisme : "Dans le commissariat, il y avait de vraies archives, des coffres-forts... on s'y croyait vraiment. C'était top !"

 

 

"On a tous un rôle à jouer" : la parole des élèves

 

Cet outil ludique intéractif et pédagogqiue, entièrement conçu en Paca avec la participation de 80 ados du Parlement régional de la région Sud vise à faire passer des messages essentiels. "Agir, c'est là, maintenant, de suite !", martèle Quentin Matton, à la tête de l'association qu'il a fondée il y a 15 ans en misant sur l'engagement citoyen via les jeunes : "Il faut protéger nos enfants et sauver des vies."

Un message reçu 5 sur 5 par les élèves. Tony, délégué de classe, l'affirme : "Ça m'a permis de mieux comprendre ce que c'était, de le voir d'un autre point de vue." Interrogé sur sa propre classe, il explique : "On n'a pas ça. Il y a une bonne ambiance, on n'a pas besoin de s'harceler. Ça sert à rien de harceler quelqu'un qui est plus faible ou même plus fort, car on est tous pareils."

Alexis, élève ambassadeur contre le harcèlement, renchérit : "C'est un fléau qui doit impérativement s'arrêter. Cet escape game a permis de choquer plein d'élèves."

 

 

Le rôle crucial des adultes et le numéro à retenir

 

L'action met aussi en lumière le rôle des adultes, notamment via le programme pHARe, obligatoire dans tous les établissements scolaires. "Cet outil permet aux élèves de se mettre en position d'acteur", explique Sandra Elmenger, assistante sociale scolaire et coordinatrice au lycée Colbert. "Ils comprennent le mécanisme du harcèlement et comment, par l'empathie, ils peuvent aider les autres."

À la fin du reportage à l'heure de la pause déjeuner, Laurence Durandau a invité tout le réfectoire à faire du bruit pour dire NON au hacélement scolaire. En rappelant le numéro qui sauve, celui qu'il faut connaître absolument et partager : le 30 18, un numéro vert, anonyme et gratuit, pour signaler toute situation de harcèlement.

Notez que les 75 lycées de la Région Sud peuvent bénéficier Gratuitement de cet escape game innovant, rendez-vous sur le site www.g-addiction.com et sur les réseaux sociaux.