Le dragon du Nord a dévoré du Provençal. Dans une affiche dessinée comme le match du maintien, les Byers se sont effondrés face à leur adversaire direct au classement. A quatre journées de la fin du championnat, Fos est avant-dernier avec une victoire de retard sur Evreux, premier non-relégable. 

S’ils étaient sonnés mais pas KO avant la rencontre, les Fosséens viennent de poser un genou à terre ce soir, vendredi 12 avril. La rencontre débute pourtant bien pour les jaunes et noirs qui tirent le meilleur des erreurs d’une équipe de Denain peu inspirée offensivement. Les Nordistes enchaînent les pertes de balle et Fos en profite, 11-6 après 5 minutes de jeu et 23-19 à la fin du premier quart. 

Le sort s’acharne

Bien portés par un Damien Bouquet en forme, les hommes de Rémi Giuitta prennent un coup d’arrêt brutal lorsque ce dernier se blesse. Lancé en contre-attaque, sa cheville semble tourner. Il ne reviendra pas sur le parquet. En 2 minutes et 40 secondes, le natif de Beaune signe quatre points, deux rebonds et une interception.

Il rejoint à l’infirmerie Timothé Crusol blessé au genou. L’image est dure à voir, en particulier pour l'entraîneur, Rémi Giuitta, qui perd un de ses “créateurs”. Même si pour le moment aucun bilan médical n’a été dressé, le tacticien provençal ne fait pas d’illusion pour la suite de la saison. “En principe quand un joueur à des béquilles c’est rare qu’il court comme un lapin le vendredi qui suit”, regrette-t-il.

En renfort, pour pallier la blessure de Crusol, Bryan Pamba a fait son arrivée dans les rangs fosséens. Sa prestation du soir est quasi inexistante. Quatre petites minutes de jeu avec une ligne de stats entièrement vierge. Le Franco-Ivoirien a surtout permis de faire souffler Jamar Diggs qui lui réalise une très belle performance individuelle. 22 d’évaluation avec 19 points (4 sur 8 à trois points), 5 rebonds et 9 passes décisives. Giuitta tient à relativiser la prestation et l'utilisation de Pamba. “Bryan a, en tout et pour tout avec nous, trois entraînements. J’espère que dans les quinze jours, on va réussir à le rendre plus efficace et disponible”, a-t-il précisé.

L’intensité pointée du doigt 

Moins sept à trois minutes de la mi-temps, les Fosséens prennent l’eau. Ils enchaînent les marchés et les fautes offensives stupides. Ils semblent acculés par la pression dans un match pour la survie en deuxième division. L’intensité est, sans surprise, au rendez-vous mais c’est de loin Denain qui en est le maître. Poussé par une Fournaise bien plus remplie qu’à l'accoutumé Fos ne parvient pas à se montrer réellement dangereux. 

“Ce n’est plus le basket qui fait la différence. Et aujourd’hui, l’équipe qui a mis le plus d’engagement et d’intensité a gagné”, regrette Rémi Giuitta. Difficile de lui donner tort avec les 16 rebonds offensifs récupérés par Denain. “On s’est fait marcher dessus”, renchérit l'entraîneur.

Secteur intérieur en berne

“Nos intérieurs ne voient pas le jour, ils se font taper. On n’est pas autoritaire.” Le coach provençal ne cache pas son mécontentement au moment d’évoquer le cas Markusson. Auteur une nouvelle fois d’une prestation en deçà de ce à quoi il avait habitué le public à son arrivée, le Suédois n’a pas du tout pesé dans la rencontre face à Denain. 

Au-delà des stats très faibles avec un seul point et seulement deux rebonds en presque 20 minutes de jeu, les 217 centimètres du pivot ne se font sentir dans le duel. Son adversaire direct, Kevin Marsillon-Noleo, survole le rebond. Il réalise 11 prises dont 7 offensives. “C’est décevant. Il se frustre, les matchs d’avant il fait des fautes bêtes, il est en train de déjouer complet. On a besoin de sa présence physique“, lance Giuitta. 

“On est condamné à faire des exploits”

Malgré un sursaut d'orgueil, en fin de troisième quart jusqu’à la fin du match, incarné notamment par Vincent Vent qui score 10 points sur cette période, Fos n'inquiète pas. “On a pris trop de temps à se réveiller”, explique Vincent.

Diggs va également  prendre un coup de chaud dans le quatrième avec trois tirs consécutifs du parking mais ça ne suffit pas. Le meilleur marqueur de la ligue, l’homme du money time fosséen, Robert Turner III, est dans un soir sans : 9 unités à 3/10 à 2 points et 0/5 derrière la ligne. Les Byers s’inclinent logiquement de quatre points, 71-75, sans n’être jamais revenus à égalité dans la deuxième mi-temps contre des Denaisiens morts de faim.

“On est condamné à faire des exploits”. Rémi Giuitta ne se voile pas la face, le maintien devient presque utopique avec cette nouvelle défaite. Utopique mais pas impossible. Il reste quatre matchs à jouer pour Fos qui se déplace à Pau vendredi 19, un adversaire évidemment de taille mais ce n’est rien face à la rencontre qui suit avec la réception de La Rochelle, le 24 avril. Les premiers du championnat n’ont perdu que 4 matchs cette saison, autant dire que l’épreuve s’annonce éreintante. 

En vidéo les conférences de presse de Rémi Giuitta et Vincent Vent