“Le 10 mai, on doit jouer les quarts de finale des play-offs, mais on me dit que le stade n’est pas disponible. Je dois donc en trouver un autre, je ne sais pas encore comment je vais faire”, raconte Ouahid Boustila, président du Handi Sud Basket. Depuis plusieurs mois, son équipe rencontre des difficultés pour s’entraîner ou jouer ses matchs dans le seul stade adapté à la pratique du basket en fauteuil à ce niveau. Le lieu est aussi utilisé par d’autres clubs sportifs qui, eux aussi, ne disposent pas d’un équipement adapté en dehors du stade La Martine.

 

“A Marseille, il y a un seul club en élite en handisport, c’est nous. Et la Ville n’arrive pas à le gérer…"

 

À plusieurs reprises cette saison, il est souvent demandé au HSB d’occuper le terrain plus tôt dans l’après-midi. “Une rencontre à 14h30 ce n’est pas possible, des équipes viennent de très loin. Ils ne se rendent pas compte du coût d’un déplacement s'il faut faire dormir les joueurs sur place”, explique le président. Des changements qui posent aussi problème pour les entrainements : “A 17h, j'ai la moitié de l’équipe qui travaille, donc on ne peut pas s’entraîner”. Ouahid Boustila déplore le manque d’infrastructures accessibles aux sportifs en situation de handicap dans la deuxième ville de France : “A Marseille, il y a un seul club en élite en handisport, c’est nous. Et la Ville n’arrive pas à le gérer… À Paris ils en ont plus de 400”. 

Le HSB a déjà dû se reporter sur des stades dans d’autres villes comme Marignane pour pouvoir jouer ses matchs. Des solutions de secours qui passent mal pour le club alors qu’une charte “Sport et handicap” a été approuvée en 2021 par la municipalité de Marseille. Un texte qui prône l’accessibilité, un meilleur accueil des personnes en situation de handicap et qui fixe des objectifs comme: “permettre à toute personne en situation de handicap de pratiquer un sport, quel que soit le handicap, le lieu ou la discipline choisie, de développer des outils d’information et de communication, d’accroître l’offre sportive à travers un réseau diversifié de structures spécialisées et non spécialisées”.