À l'origine, Airbnb était un dispositif de courts séjours touristiques qui favorisait les relations humaines. Il s'est peu à peu dévoyé pour devenir un business ultra-rentable, cela au détriment des habitants les plus vulnérables qui peinent désormais à se loger.
Anthony Krehmeier évoquait ainsi l'exemple édifiant d'un investisseur mexicain (!) qui avait acquis des appartements dans le Panier pour les louer exclusivement en Airbnb (extrait de l'interview à ce sujet à retrouver à 14'45'')

Pour lutter contre ce fléau, la ville a notamment limité cette année la durée de ces locations à 90 jours par an au lieu de 120 initialement. Elle a entrepris également d'extirper de l'espace public les boîtes à clés qui y pullulaient. Nous sommes donc allés mardi, sous une petite pluie, constater sur place les effets des mesures prises par la municipalité.

Si les boîtes à clés se sont raréfiées, elles n'ont pas disparu, loin de là. Les quelques habitants qui se sont exprimés, hors micro, témoignaient encore de leur colère contre ce Airbnb perverti.
L'un d'entre eux nous confiait qu'à Noailles, le phénomène s'amplifiait et que de plus en plus d'appartements étaient rénovés en vue d'être affectés exclusivement à ces courts séjours. Comment le savait-il ? Il nous l'a prouvé photos à l'appui puisqu'il faisait tout simplement partie des ouvriers qui travaillent sur ces chantiers, d'où sa volonté bien compréhensible de conserver l'anonymat.

Nous avons croisé quelques touristes, comme Justine, adeptes d'Airbnb mais conscients des dérives de ce système. Ainsi que Pierre, un propriétaire marseillais vertueux dans le sens où il loue dans le strict respect des règles en vigueur mais aussi de l'esprit d'origine du dispositif. En mettant notamment un point d'honneur à rencontrer en personne les touristes qui louent son bien, sans l'intermédiaire des boîtes à clés, afin de créer un lien humain et non pas une relation désincarnée à but uniquement pécuniaire (vidéo)