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Procès de la rue d’Aubagne : de la prison ferme requise pour plusieurs prévenus

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Par Cassandre Amouroux12/12/2024 à 17:07

Le procureur de Marseille a rendu ses réquisitions ce jeudi à la caserne du Muy. De la prison ferme, jusqu’à 3 ans, a été requise pour une dizaine de prévenus, dont des propriétaires des appartements de l’immeuble 65.

Les réquisitions du parquet ont eu lieu ce jeudi au tribunal de la caserne du Muy, journée cruciale dans le procès des effondrements d’immeubles rue d´Aubagne. La matinée a été marquée par la présence du procureur de Marseille en personne, Nicolas Bessone. Aux côtés de Michel Sastre, ils ont présenté des réquisitions très attendues. 

 

Les propriétaires, "responsables de premier niveau”

 

“Ces effondrements ne doivent rien à la fatalité, au hasard et encore moins à la pluie”. Nicolas Bessone a donné un long et fort discours. Il a rendu hommage aux victimes, décédées selon lui à cause de “la cupidité des uns, la négligence ou l'incompétence des autres et surtout… l’indifférence”.

“Il manquait des responsables à l’appel”, a reconnu Nicolas Bessone qui a salué le travail des parties civiles, elles sont allées plus loin que l’instruction en citant les propriétaires de certains logements de l'immeuble 65. Ils seraient les “responsables de premier niveau” selon le chef du parquet qui a réitéré la volonté du ministère public de faire de la lutte contre l'habitant indigne une cause primordiale. Les propriétaires ne sont donc pas épargnés par les réquisitions rendues ce matin. La plupart étaient poursuivis pour homicide involontaire et soumission de personnes à des conditions d’hébergement indigne. Les peines les plus lourdes sont demandées pour Madame Bonnetto, propriétaire de l’appartement de Julien Lalonde : 4 ans d’emprisonnement dont deux fermes ainsi que 50 000 euros d’amende et l’interdiction de gérer des biens à destination d’hébergement. Également pour Gilbert Ardilly, propriétaire de l’appartement de Ouloumé Said Hassani 4 ans de prison dont une année avec sursis, 50 000 euros d’amende.  

 

Un élu, un avocat, un expert, un gestionnaire, tous coupables selon le parquet

 

La peine la plus lourde de ces réquisitions est demandée à l'encontre de Xavier Cachard qui présente une double casquette: celle de propriétaire et d’avocat du syndicat de l’immeuble effondré. 5 ans de prison, dont deux avec sursis et 150 000 euros d’amende sont demandés. Pour Julien Ruas, ancien adjoint en charge des risques, 3 ans d’emprisonnement ferme sont demandés ainsi que 45 000 euros d’amende et une interdiction définitive d’exercer un métier lié à la sécurité des personnes. Pour l’expert Richard Carta, 3 ans d’emprisonnement dont une année avec sursis, 45 000 euros d’amende et une interdiction définitive de faire des expertises.  Le parquet requiert également 30 mois de prison ferme et 30 000 euros d'amende pour l'ex-directeur de Marseille Habitat.

 

Des parties civiles globalement satisfaites

 

À la fin des réquisitions, le public et certaines parties civiles avaient le sourire. Les avocats ont salué des réquisitions “fermes” comme l’a expliqué Pascal Luongo, conseiller de plusieurs parties civiles :”Je trouve ces réquisitions mesurées, complètes”. Pour d’autres, comme la famille Said Hassani, ces peines sont loin d’être suffisantes : “Pour vous dire la vérité, on ne s’attendait pas à des relaxes”, nous confiera Imane, le fils de Ouloume. Effectivement, deux relaxes ont été demandées, celle de Christian Coulange, ancien directeur technique de Marseille Habitat, et celle de Mme Ardilly, propriétaire.

Les plaidoiries de la défense se poursuivent jusqu'à la fin de la semaine prochaine. La décision du tribunal n’est pas attendue avant plusieurs semaines.

 

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