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A Marseille, un prévenu se défend d'être à la tête d'un clan maghrébin en Corse

3min

Par Maritima 28/10/2025 à 19:00

Un groupe d'hommes "prêts à passer à l'action" avaient été arrêtés en 2021 à Afa.

"J'ai pas d'équipe, c'est une invention": Yassine Akhazzane s'est défendu mardi d'être à la tête d'une structure criminelle en Corse, la première construite autour d'un clan maghrébin alors que le tribunal correctionnel de Marseille le juge depuis lundi pour association de malfaiteurs en vue de commettre un assassinat.

Cet homme de 39 ans condamné une vingtaine de fois avait été interpellé à Afa (Corse-du-Sud), le 4 janvier 2021, avec deux jeunes hommes originaires de Propriano comme lui, une Kalachnikov entre les jambes, des gants en latex aux mains et des cagoules dans leurs poches. Selon l'accusation, "ils étaient prêts à passer à l’action".

Yassine Akhazzane a contesté avec vigueur tout projet d’assassinat. Les policiers évoquent un contrat passé avec Louis Carboni, présenté comme le patron d'une bande criminelle de Cargèse, destiné à venger l'un des fils, assassiné le 12 août 2020.

Il a expliqué au tribunal qu'au moment de son interpellation, il s'apprêtait à vendre le véhicule et une moto volée, ainsi qu’une Kalachnikov acquise en 2018 et stockée chez une amie à Porto-Vecchio. "J’étais un voleur de voitures et lorsque je suis sorti de prison le 1er septembre 2020, j'ai repris mon activité de voleur", a-t-il expliqué. Questionné sur les gilets pare-balles portés, le mis en cause a confié qu'à 16 ans, lors d’un rendez-vous d'achat d’armes, on lui a "tiré dessus". "On ne sait jamais, un accident est vite arrivé."

Face au tribunal, il a affirmé vouloir "prendre (s)es responsabilités" en dédouanant ses cinq coprévenus, considérés comme les petits soldats de son équipe. Il se présente comme "l’unique fautif dans l'histoire".

Commentant une vidéo d'un violent passage à tabac retrouvé dans le téléphone d'un de ses coprévenus, Yassine Akhazzane a revendiqué avoir commandité cette agression. "J'ai envoyé quelqu’un le frapper et filmer." Il ajoute que dans un autre dossier, dix-huit vidéos de ce type ont été retrouvées dans son téléphone: "Oui je fais frapper des gens, c'est mes habitudes".

Ce dernier est mis en examen à Ajaccio pour l’agression d'un de ses coprévenus qui, dans cette affaire, a bénéficié d'une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité. La victime avait été laissée pour morte à la veille d'une audition chez le juge d’instruction. Là encore, Yassine Akhazzane revendique haut et fort. "Il m'a mal parlé, m'a menacé de me faire éclater en prison, il a eu ce qu'il mérite. Heureusement que c'était pas moi, je lui aurais fait pire." La présidente le reprend: "Pire, c’est la mort".

Les deux jeunes garçons interpellés à ses côtés se sont également défendus de tout projet criminel, livrant eux aussi la version d’une vente de véhicule volé. "On n’est pas une bande, on est des amis", a expliqué l'un d’eux qui a répété au tribunal: "On voulait tuer personne, on voulait venger personne".

Les réquisitions du procureur sont attendues mercredi matin.

© Agence France-Presse

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