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Marseille en Grand : logement, transport, social... La préfète Isabelle Epaillard fait le point sur les avancées4min
Par Didier Gesualdi26/10/2025 à 13:00
La préfète déléguée à l’égalité des chances est l'invitée de Rue de la République, notre émission en partenariat avec La Marseillaise. Bilan d'étape sur le plan Marseille en grand, lutte contre la fracture sociale dans les Bouches-du-Rhône, habitat social et copropriétés dégradées sont au menu de cet entretien.
Où en est le plan "Marseille en Grand", près de quatre ans après son lancement ? Isabelle Epaillard, préfète déléguée à l’égalité des chances, était l'invitée de notre émission "Rue de la République" en partenariat avec La Marseillaise. Elle a détaillé les progrès réalisés, notamment sur le volet crucial du logement et de la rénovation urbaine, mais aussi les défis persistants en matière de transport, de précarité et d'accompagnement des habitants, tout en réaffirmant l'engagement de l'État aux côtés des Marseillais.
Isabelle Epaillard est au micro de Didier Gesualdi et Léo Purguette de la Marseillaise.
Rénovation urbaine et logement : "Nous avons bien avancé"
Face à une demande criante (environ 100 000 demandes de logement social par an pour seulement 8 000 attributions dans les Bouches-du-Rhône), le volet logement de "Marseille en Grand" est central. La préfète se veut rassurante sur l'avancée des 10 projets de rénovation urbaine (ANRU), menés conjointement par l'État, la Métropole et la Ville : "On estime qu'on est à peu près à 79% d'engagement" sur la programmation. L'objectif est d'avoir tout défini d'ici juin 2026 pour ne pas perdre les crédits. "Les premières grues arriveront l'année prochaine", annonce-t-elle.
Un point crucial est la reconstitution de l'offre : pour chaque logement social démoli, un autre doit être construit. Là aussi, la dynamique s'accélère : "L'année dernière, on était à peu près à 500 [...] c'était 1000 [en 2024]. Cette année on vise 1600-1700". Pour atteindre ces chiffres, l'État mise aussi sur le dispositif "Acquis Amélioré", qui aide les bailleurs sociaux à acheter et rénover des logements dégradés dans le diffus (comme les immeubles "trois fenêtres"), y compris hors de Marseille.
Vie quotidienne dans les cités : l'État vigilant sur l'entretien
Isabelle Epaillard a conscience des difficultés quotidiennes : boîtes aux lettres cassées, ascenseurs en panne... "Quand vous rentrez dans votre immeuble et que les boîtes aux lettres [...] sont cassées, [...] finalement c'est le premier signe [...] on a l'impression qu'on n'est pas respecté". Elle rappelle que l'État, via les délégués du préfet et en lien avec les collectivités, contrôle la Gestion Urbaine de Proximité (GUP) assurée par les bailleurs.
Ces contrôles ont d'ailleurs mené à une sanction : 13 Habitat perdra son abattement de taxe foncière sur le bâti (TFBP) pour le site de Notre-Dame des Marins à Martigues, où des manquements avaient été constatés. La préfète demande désormais que "tous les bailleurs et tous les immeubles soient passés en revue" de manière continue.
Transport : "Désenclaver" reste une priorité
Le désenclavement des quartiers, notamment Nord, est un autre pilier de "Marseille en Grand", avec 500 millions d'euros dédiés. Ces projets de transport doivent "se construire de manière coordonnée, articulée avec les projets de rénovation urbaine", explique la préfète, tout en reconnaissant que ce sont des chantiers longs.
Lutte contre la précarité et accompagnement des jeunes
Face à une précarité alimentaire "préoccupante", l'État soutient les associations à hauteur de 2,5 à 3 millions d'euros et travaille à une meilleure coordination des acteurs.
L'accompagnement des jeunes est aussi une priorité, via les 11 Cités Éducatives du département qui créent du lien entre écoles, associations et habitants. Exemple concret : le plan "Stage de seconde", testé cette année, va être élargi. L'idée est d'offrir un vrai choix aux élèves, en mettant à leur disposition des offres variées (entreprises, institutions...) et en développant des partenariats, y compris avec HEC Paris, pour "montrer qu'ils ont le choix" et qu'ils peuvent "rêver de devenir ingénieur" même en venant d'un quartier prioritaire.
"Notre République, c'est notre devise"
Pour Isabelle Epaillard, toutes ces actions (logement, éducation, transport, insertion...) participent à faire vivre l'idéal républicain. Citant la devise "Liberté, Égalité, Fraternité", elle conclut : "Notre République, elle est là pour veiller à garantir que chacun d'entre nous, on trouve notre place, [...] on arrive à grandir, à s'épanouir".
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