Sous les yeux de ses confrères des villes voisines, Gaby Charroux à prononcer ses vœux à la population hier soir, jeudi 9 janvier, à la Halle de Martigues.

Le premier magistrat de la commune a dressé le bilan des concrétisations de 2024 avant de donner les perspectives pour 2025. Un discours marqué par l'actualité nationale et internationale.

 

"Ne détournons pas le regard"

 

Après avoir entamé sa prise de parole en répétant son soutien aux compatriotes mahorais, Gaby Charroux a appelé à ne pas sombrer dans l’indifférence face à ce qu’il se passe. "Ne détournons pas le regard des guerres qui éloignent, chaque jour, notre monde de cet humanisme qui devrait être le sien", a-t-il lancé en dénonçant "la folie génocidaire de Benyamin Netanyahou".

Deux jours après le triste anniversaire des 10 ans de l’attentat de Charlie Hebdo, le maire a, lui aussi, eu un mot pour honorer la mémoire de tous ceux qui ont perdu la vie dans la série d’attentats de janvier 2015.

“Nous étions Charlie hier, nous le sommes aujourd’hui, et nous le serons demain. Sans compromissions, sans faiblir, résolus à combattre l’intolérance et les extrémismes, qu’ils soient politiques ou religieux.”

 

Faire front au RN

 

L’année 2024 a été marquée par l’entrée au Panthéon de Missak et Mélinée Manouchian, couple de résistants. C’est également en 2024 que Martigues a célébré le 80ème anniversaire de sa Libération.

Dans cette continuité, “il est essentiel, pour ne pas dire vital, de refuser cette banalisation honteuse d’une formation politique fondée, comme nous le savons, par un ancien Waffen-SS, par d’anciens collaborateurs et par des nostalgiques du régime de Vichy”.

En juillet, lors des élections législatives, le Rassemblement National, n’est pas parvenu à s’imposer grâce à “sursaut citoyen et républicain qui a permis à notre pays de résister aux dangereuses sirènes du repli sur soi” s’est félicité le maire.

 

L'autonomie financière mise en péril

 

Depuis la dissolution, les gouvernements successifs portent un projet de budget qui va fortement ponctionner les collectivités territoriales et notamment les communes. À Martigues, Gaby Charroux n’a eu de cesse de le répéter, ça représenterait 6 millions d’euros en moins dans les caisses.

“6 millions d’euros, c’est ce qui permet de faire fonctionner, chaque année, 7 de nos 10 crèches municipales. 6 millions d’euros, c’est l’équivalent de 150 postes à temps plein au sein de notre Ville de Martigues. 6 millions d’euros, c’est la moitié des subventions que nous accordons à nos associations martégales. 6 millions d’euros, c’est le budget affecté à nos centres sociaux et à nos maisons de quartier”, liste l’édile avant de s’insurger : “les collectivités n’ont pas à payer une dette qui n’est pas la leur”.

 

"Nous menons les combats nécessaires pour défendre tous les services publics"

Gaby Charroux

 

Une coupe budgétaire conséquente qui pourrait mettre en difficulté ce dont se félicite aujourd’hui la municipalité. “Ici, nos crèches sont 100% publiques, notre conservatoire Picasso, dont nous avons fêté les 10 ans en 2024, est gratuit tout comme nos centres d’initiation sportive, nos navettes maritimes, nos classes découvertes, nos classes de voile ou les sorties au cinéma, au musée et au théâtre pour nos enfants.”

Première victime de ce budget austère, l’édition 2025 de la semaine bouliste a d’ores et déjà été annulée.

“Nous menons les combats nécessaires pour défendre tous les services publics, y compris ceux qui ne relèvent pas de la compétence directe de notre municipalité, à l’image de notre centre hospitalier, de nos bureaux de poste ou bien encore de notre maison de santé de l’Escaillon”, appuie le maire.

 

Une loi d’exception pour bâtir avec efficacité

 

En 2024, des projets importants se sont concrétisés pour les Martégaux. L’espace intergénérationnel à l’ancien asile Philippe Jourde, le nouvel office de tourisme et de loisirs à l’Hôtel Colla de Pradines ou le gymnase Wallon ont entre autres été cités. Pour le stade Turcan, le maire, a annoncé une “très bonne nouvelle” avec la fin des travaux. Le match du 24 janvier avec la réception d'Amiens devrait être celui du retour du FCM à la maison, mais rien n'a pour le moment été officialisé.

En 2025, de grands chantiers devraient aboutir comme l’extension du bâtiment occupé par le Martigues Sport Athlétisme, la livraison du collège Marcel Pagnol ou l’aménagement de la Place des Aires en jardin public.

Le maire a conclu ses vœux par sa seule véritable annonce de la soirée : la demande d'une loi d'exception pour les différents projets de réindustrialisation et de décarbonation de nos industries.

Autrement dit, Gaby Charroux appelle à réunir les différents acteurs (État, GPMM, collectivités, industriels et syndicats) des grands chantiers qui se préparent sur le territoire afin de mettre en place “une stratégie globale et cohérente”.

L’idée est notamment de pouvoir réfléchir aux infrastructures dans les communes qui seront utiles pour accueillir de nouveaux salariés sur notre territoire. 

“La Ville de Martigues saura être au rendez-vous de ce tournant majeur pour l’avenir industriel du golfe de Martigues Fos.”