Rognac
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Politique
Élections municipales à Rognac : le RN s'empare de la mairie 3min
Par Joey Temple24/11/2024 à 20:50
Christophe Gonzalez, candidat RN, est arrivé en tête du second tour des élections municipales avec 38.24% des voix. Rognac devient la seule mairie étiquetée Rassemblement National des Bouches-du-Rhône.
Ce n'était plus qu'une question de temps. Sans surprise, le candidat Rassemblement National, Christophe Gonzalez, a pris le meilleur sur ses trois adversaires. Il récolte 38.24% des suffrages exprimés. Comme au premier tour, Willy Nicollet, candidat divers droite, arrive en seconde position. Il totalise 191 voix de moins que le gagnant, soit 34.65%. La maire sortante, Sylvie Miceli-Houdais, décroche 13.84% et le sans étiquette Maël Vala-Viaux 13.09%. Le taux de participation s'élève à 52.07 %.
Du haut de son balcon, la désormais ex-maire UDI officialise les résultats, diffusés quelques dizaines de minutes plus tôt, comme la semaine dernière, par le candidat RN et son équipe. "Je travaillerai avec tout le monde", promet Christophe Gonzalez. "Les Rognacais ont voté pour un Rognacais" se félicite-t-il avant de tomber dans les bras de son père.
"Ce n'est pas parce qu'ils sont forts, c'est parce que nous aujourd'hui, la social-démocratie, les républicains et l'ensemble du spectre qui est au milieu politiquement est faible", analyse Sylvie Miceli-Houdais avant de pointer du doigt des fautifs. "Quand on ne veut pas qu'il y ait la tempête, il ne faut pas la semer. Depuis des mois, c'est le cas sur la commune de Rognac", lance-t-elle sans donner plus d'indications.
En face d'elle, Lucien Daret écoute avec attention. Il fait partie de la vague de conseillers démissionnaire qui a provoqué cette élection anticipée. Désormais, il est le doyen de la liste RN qui a remporté le scrutin. Le colistier ne mâche pas ses mots : "Peut-être que la maire sortante devrait s'analyser aussi. Si nous en sommes là, c'est que quelque chose n'a pas fonctionné tout simplement."
"Fascisme, extrême-droite"
Alors que le RN s'exprime à la presse, une voix résonne à l'entrée de l'hôtel-ville. "Fascisme, extrême-droite", scande un homme. Quelques minutes plus tard, alors qu'une nouvelle salve d'applaudissements s'élève des rangs du Rassemblement National, une femme interpelle Christophe Gonzalez : "est-ce que vous recevrez les plus bronzés ou pas ?"
Le nouvel édile ne comprend pas et condamne ces mots. "Je ne suis pas d'extrême-droite, je suis un homme de droite et le RN est un parti de droite", assure-t-il.
A la sortie du premier tour, Maël Vala-Viaux avait été pointé du doigt pour avoir maintenu sa candidature. Ce soir, il a félicité le RN et s'est dit "très heureux que la démocratie ait pu s'exprimer". Toutefois, il assure comprendre les craintes des personnes qui viennent d'invectiver l'extrême-droite. "On jugera les gens sur leurs actes, pas sur leurs paroles. Monsieur Gonzalez a dit qu'il gardera son indépendance vis-à-vis du parti national. On verra ce qu'il en sera".
Le RN de retour dans une mairie Bucco-Rhodanienne
La mairie de Rognac devient la seule du département à être entre les mains du RN. "Une première depuis 30 ans", insiste le patron du parti dans les Bouches-du-Rhône, Franck Allisio. Depuis 1997, avec la victoire de Catherine Mégret à Vitrolles, le FN devenu RN, n’avait plus jamais été à la tête d’une commune dans les Bouches-du-Rhône.
À Marignane, le maire, Eric Le Dissès, présent ce soir à Rognac, peut également être rattaché à l'extrême droite, mais il ne porte pas l'étiquette RN. Il a fondé, justement, avec F.Allisio, le nouveau RPR. Un mouvement qui travaille main dans la main avec le RN et qui tient, avec la mairie de Rognac, sa première grande victoire dans les urnes.
Avec Christophe Gonzalez, le Rassemblement National fait de Rognac sa figure de proue pour 2026. "Tout commence aujourd'hui, c'est le début de quelque chose", promet Franck Allisio. Quelques mètres plus loin, la sortante prévient : "je pense que pour l'ensemble de mes confrères, ça sera le paysage de leurs municipales en 2026."
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