Le climat social se tend au Centre Hospitalier de Martigues. Ce jeudi matin, la CGT a lancé une campagne de pétitions devant l'établissement pour protester contre la remise en cause d'accords historiques par la direction. En seulement deux heures, plus de 350 signatures ont été recueillies. Carole Cournac, représentante syndicale, était hier midi l'invitée du journal sur Maritima radio pour expliquer cette colère grandissante.

 

Des jours de repos menacés

Au cœur du conflit : la CGT dénonce la volonté affichée par la direction de revenir sur des acquis sociaux datant de 1999. "Sous couvert d'un rapport de la Cour des Comptes, notre direction nous annonce la suppression de ces acquis", explique Carole Cournac au micro de Maritima.

Concrètement, les mesures visées concernent :

• Les 3 jours de repos ("médailles") accordés aux agents après 20 ou 30 ans de carrière.

• Les 5 jours de repos offerts avant le départ à la retraite.

• La remise en cause du temps de pause méridienne comptabilisé.

Pour la CGT, ces suppressions sont "inconcevables". Elles entraîneraient mécaniquement des journées plus longues, moins de repos et un risque accru d'épuisement professionnel.

 

Manque de lits et patients sur des brancards

Au-delà de ces accords locaux, le syndicat dénonce une dégradation générale des conditions de travail, malheureusement commune à de nombreux hôpitaux de la région. "On nous demande toujours plus avec moins de moyens", déplore la syndicaliste.

Elle décrit un quotidien marqué par le manque de personnel, des contrats précaires (CDD) non renouvelés, et surtout un manque criant de lits qui impacte directement la qualité des soins : "Des patients restent aux urgences pendant plusieurs heures, voire plusieurs jours sur des brancards, faute de place dans les unités." Une situation qui pousse parfois les soignants à faire sortir des patients prématurément pour libérer des lits, créant un "gros turnover" épuisant pour les équipes.

 

Mobilisations les 9 et 15 décembre

Face à ce qu'elle considère comme une attaque frontale contre le personnel, la CGT appelle à la mobilisation. Si la direction doit faire ses annonces officielles le 9 décembre, le syndicat prend les devants :

• Mardi 9 décembre à 10h : rassemblement au local syndical pour interpeller la direction.

• Lundi 15 décembre à 9h00 : mobilisation devant le CSE (Comité Social et Économique) pour dire "non" aux suppressions.

"On sensibilise la population et les travailleurs pour veiller à ce que cela ne soit pas mis en place", conclut Carole Cournac.