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Ehpad à Martigues : la famille de Janine va déposer plainte pour maltraitance

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Par Joey Temple22/08/2025 à 07:00

L’Ehpad Les Oliviers de Saint-Jean à Martigues est accusé de maltraitance par la famille de Janine. Fin juillet, cette octogénaire résidente de l’Ehpad a été retrouvée, au petit matin, le nez fracturé et porteuse de plusieurs hématomes. La famille demande des explications, mais la direction de l’établissement reste très silencieuse. 

C’est une vision d’horreur que découvre la famille le matin du 24 juillet 2025. Janine, 83 ans, résidente de l'Ehpad Les Oliviers de Saint-Jean à Martigues, a le visage meurtri. "Elle a des hématomes et des ecchymoses de partout sur le visage ainsi que des brûlures au niveau du menton. Elle est limite méconnaissable", relate encore abasourdi Laurent, son petit-fils.

Pour essayer de comprendre ce qui s’est passé, la famille a visionné, avec la direction de l’Ehpad, les vidéos de la caméra de surveillance du couloir où se trouve la chambre. Premier élément suspect : la soignante chargée du coucher est entrée avec Janine à 18h33 avant de ressortir à 18h34.  "On ne comprend pas comment on peut coucher et comment on peut déclarer avoir couché une personne en une minute, en sachant que ma grand-mère a besoin du lève-malade pour être manipulée", s'agace, dans l'incompréhension, Cyrille, petite-fille de Janine. 

 

Treize heures sans soins ni changes

 

Malgré son besoin de soin toutes les trois heures à minima, Janine va rester seule dans sa chambre jusqu’au lendemain matin. Il est 7h30 quand deux soignantes découvrent Janine. "On en voit une ressortir en courant et une autre avoir des haut-le-cœur", raconte Cyrille. Selon la première version de l'Ehpad à la famille, "elle était coincée entre le lit et le mur". Impensable pour les petits-enfants et leurs parents qui ont obtenu des bilans de santé qui prouveraient le contraire.

"On n'a retrouvé aucune trace de sang dans la chambre de l'Ehpad. On ne comprend pas comment le lendemain à 18h elle saignait encore, mais qu'on ait retrouvé aucune trace le matin", insiste Cyrille. "On pense que tout le monde se couvre pour éviter les répercussions. C'est insupportable de ne pas connaitre la vérité", souffle Laurent.

 

"Ils n'ont pas fait leur travail"

 

Cette situation dramatique étonne peu Sylvie (le prénom a été modifié). Cette ancienne ASH de l’établissement a souhaité rester anonyme. Avant son départ, elle avait déjà eu affaire à des comportements qui auraient pu déboucher sur ce type de situation.

"La personne de nuit n'a pas fait son travail. Elle aurait dû faire sa ronde et voir que la personne n'était pas couchée. Ce n'est pas possible d'oublier. Donc, il y a un manque de sérieux. Il y a peut-être eu un manque de personnel, mais malgré cela, ils auraient dû revenir. Si les soignants ne reviennent pas, c'est qu'ils n'ont pas fait leur travail", analyse Sylvie.

 

Le roi du silence

 

Face à toutes ces accusations sérieuses, la direction de l’Ehpad n’a pas communiqué officiellement depuis le début de cette affaire. Contacté, le siège du groupe Entraide, propriétaire de l'établissement concerné à Martigues, n'a répondu à aucune de nos sollicitations. La stratégie de communication est assumée : le silence. Mais Maritima a tout de même pu échanger avec Michel Dondas, directeur de l’établissement à Martigues. 

"Avez-vous quelque chose à vous reprocher ?" Face à cette demande, le directeur se contente d'un long silence avant de lancer : "Pas de réponse à ça. Ni oui, ni non." Michel Dondas assure qu’il ne "cache pas la poussière sous le tapis" et qu'il détient tous les documents pour se défendre. S'il n'a pas voulu nous montrer ses preuves, le directeur dit qu’il les donnera dès que les autorités compétentes les lui demanderont. 

 

Procédure judiciaire et appel à témoins 

 

À l'heure actuelle, deux "PV de renseignements" ont été dressés au commissariat de Martigues par l'entourage de Janine. Bientôt, une plainte sera déposée, confirme la famille qui a engagé une avocate.

Cyrille, Laurent et leurs proches ont également transmis un dossier à l'ARS, l'agence régionale de santé. Contactée par Maritima, l'autorité sanitaire confirme avoir "bien reçu la réclamation de la famille. Le dossier est actuellement en cours d'instruction. Le cas échéant, des mesures seront prises".

Pour parvenir à faire toute la lumière sur ce qu'a subi leur grand-mère, Cyrille et Laurent lancent un appel à témoins. Si vous avez vécu des événements similaires, vous pouvez les contacter sur temoignageodsj@gmail.com.

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