Port-de-Bouc
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Société,
Défense
Port-de-Bouc : descente de police sous le feu des projecteurs aux Comtes et aux Amarantes 3min
Par Joey Temple23/01/2025 à 14:00
La police nationale de Martigues, épaulée par la CRS 81, a réalisé un "coup rapide" dans les deux quartiers de Port-de-Bouc ce mercredi 22 janvier. Une opération de routine à laquelle était conviée la presse, deux jours après la rencontre entre le maire de la ville, Laurent Belsola, et le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.
Un peu plus de 600 grammes de résine et d’herbe de cannabis et 4 petits tubes de cocaïne. Les policiers ne repartent pas les mains vides de leur opération du jour. Une petite prise non négligeable, même si l’objectif premier de ce mercredi 22 janvier était avant tout de se “faire voir”.
Des opérations comme celle-ci, aussi impressionnantes puissent-elles être, sont routinières pour les forces de l’ordre locales : "on intervient quasiment toutes les semaines dans ces deux quartiers". Ce mercredi, l’intervention n’est pas d’une envergure particulière, pourtant, cette fois, la presse est conviée à venir suivre toute l’action.
Lundi, l’édile de Port-de-Bouc était à Paris au sein d’une délégation communiste pour rencontrer Bruno Retailleau. Au cœur des demandes formulées au ministre de l’Intérieur, Laurent Belsola et ses camarades ont insisté sur le renfort de la police judiciaire locale.
Deux jours plus tard, la CRS 81, compagnie créée pour la sécurité contre les violences urbaines, était donc présente à Port-de-Bouc pour une descente dans deux quartiers devant nos caméras. Coup de communication de la place Beauvau ou fabuleux hasard du calendrier ? Chacun aura sa lecture.
La CRS81 : un renfort bienvenu
Il est 15 h 07 dans les locaux de la police nationale de Martigues. La salle de pause a été investie par les 45 hommes et femmes qui participent à l’opération du jour. Le dernier briefing commence. “Je remercie les services extérieurs de leur aide parce que sans eux, ce serait compliqué d’investir deux quartiers en même temps, on n’est pas assez nombreux”, reconnait Michael Vandevelde, le chef du service local de police judiciaire.
L’opération réalisée ce mercredi est la 29e faite avec des forces extérieures en une année. Différentes entités peuvent venir en support du travail fait au quotidien par les équipes de la police nationale du commissariat de Martigues, que ce soit la CDI, Compagnie départementale d'intervention ou comme aujourd’hui la CRS81. “On les demande à chaque fois”, explique Michael.
Port-de-Bouc, champion du trafic
Sur l’ensemble du secteur couvert par la police judiciaire locale, à savoir Martigues, Châteauneuf, Fos, et donc Port-de-Bouc, c’est dans cette dernière ville que se concentrent les “trois quarts du trafic”.
Les deux quartiers visés par les opérations du jour sont particulièrement concernés. Sur les 110 interpellations réalisées à Port-de-Bouc en 2024, ce sont 41 qui ont été faites aux Comtes. Des chiffres qui ont augmenté en même temps que le trafic s’est installé et intensifié dans la cité. “En 2023, nous n’avions fait que trois interpellations”, se souvient le commandant Vandevelde.
“C’est notre quotidien, on a l’habitude nous maintenant”
15h30, la police débarque aux Comtes et contrôle un premier individu sur un point de deal connu. Il le fouille jusqu’à lui faire enlever ses chaussettes. Quelques instants plus tard, les forces de l’ordre se dispersent entre les immeubles et examinent chaque recoin de la cité. Aux fenêtres, balcons ou directement sur le trottoir, les riverains prêtent tout juste un regard à ce ballet.
“Ça va, ça vient, ça passe. C’est notre quotidien, on a l’habitude nous maintenant”, déroule Louis, bientôt soixantenaire, au pied de son immeuble. Il ne semble pas perturbé par ce qu'il se passe, mais craint que ses enfants sortent dans le quartier. "Je ne veux pas qu'ils se fassent contrôler, ils n'ont rien à voir avec tout ça."
Quelques mètres plus bas, une jeune maman se rend à son véhicule avec ses trois enfants. “C’est un cauchemar, je ferme les volets à la maison, je ne veux pas qu’ils assistent à ces scènes”, lance-t-elle avant de disparaitre dans sa voiture.
Moins d’une heure plus tard, la colonne de fourgon des CRS apparait aux Amarantes. Roy, berger belge malinois de 5 ans, y découvre très vite un sachet rempli de produits stupéfiants, à peine caché dans un buisson. Une dizaine de jeunes hommes est interpellée à proximité devant un snack du quartier.
“C’est le jeu”, dénonce l’un d’eux après avoir pris une amende pour possession de drogues. “C’est pareil dans tous les quartiers. On sait qu’il y a une vente de stups donc forcément, il y a la police et les contrôles. On le sait tous, on ne peut pas se le cacher”, avoue le garçon d’une vingtaine d’années. Aucune interpellation ne sera réalisée ce mercredi.
Le chat a traqué les souris qui se sont échappées à temps aujourd’hui, mais l’essentiel n’était certainement pas là. Le chat voulait surtout se faire voir et montrer que son travail se poursuit. La visibilité a été donnée, reste à savoir maintenant si Bruno Retailleau compte répondre dans les actes aux demandes de l'édile port-de-boucain et de ses camarades communistes.
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