Notre accent chantant, celui qui fait la fierté et le sel de notre région, est-il en voie de disparition ? C'est le sentiment partagé par une large majorité d'habitants.

Selon une étude* menée par la plateforme d'apprentissage des langues Preply auprès de 1 500 Français, 1 Français sur 2 (55 %) estime que l'accent de sa région s'efface. Mais en Provence-Alpes-Côte d'Azur, ce sentiment est encore plus fort : 62 % des habitants pensent que notre accent disparaît.

 

La PACA, deuxième région la plus touchée

 

Ce sentiment d'effacement est particulièrement ressenti dans les régions connues pour leur parler "vivant".

L'étude montre que la région PACA est la deuxième région de France où ce sentiment est le plus élevé (62 %), juste derrière la Corse (63 %). Nous sommes loin devant la moyenne nationale.

D'autres régions partagent cette inquiétude, comme la Bretagne (57 %) ou le Grand-Est (56 %). Étonnamment, seules deux régions semblent résister, avec un avis partagé (presque 50/50) : la Nouvelle-Aquitaine (49 %) et l’Occitanie (48 %).

 

Les jeunes, premiers témoins de la disparition

 

Pour comprendre ce phénomène, l'étude s'est penchée sur les différentes générations. Le résultat est clair : plus on est jeune, plus on a l'impression que l'accent s'efface.

• La génération Z (16-28 ans) est celle qui perçoit le plus le changement, à 58,8 %.

• Les Millenials (29-44 ans) sont juste derrière (57,43 %).

• Ce chiffre baisse chez les 45-60 ans (54 %) et les 61-79 ans (51 %).

Selon l'étude, cette perception s'explique par le fait que les jeunes générations grandissent dans un environnement "connecté et normalisé". La télévision, les plateformes de streaming, les réseaux sociaux et la mobilité professionnelle ont tendance à "uniformiser la prononciation". Dans les espaces numériques, on parle "pour être compris de tous", avec un accent souvent perçu comme neutre.

"À l’inverse, les générations plus âgées restent attachées à des repères locaux forts. L’accent, pour elles, conserve une dimension affective et identitaire : il renvoie à l’enfance, à la famille, aux racines", précise l'étude.

 

L'accent disparaît-il vraiment ?

 

Alors, faut-il dire adieu à notre accent provençal ? L'étude conclut que, loin d'un "effacement total", c’est plutôt une "recomposition des parlers régionaux" qui s’opère.

Autrement dit, l'accent ne disparaît pas complètement, mais il devient "moins audible dans la sphère publique et médiatique". Il subsisterait davantage dans les cercles familiaux, locaux ou informels.

 

 

Pour rappel, Preply avait aussi publié une étude cette année sur l’importance des langues régionales et à leur utilisation au quotidien. Il en ressortait que le Sud, et plus particulièrement Marseille, dominait le classement des mots “régionaux” les plus utilisés avec "tarpin", "minot" ou encore "fada". "Tarpin" qui est d'ailleurs entré cette année dans Le Petit Robert tout comme "gâté" et "tanquer".

 

*Étude menée par Preply avec l’institut Censuswide auprès d’un panel de 1 500 Français représentatif.