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"Pas à vendre aux hommes ayant eu un cancer" : une campagne choc à Marseille alerte sur la "double peine" du prêt immobilier3min
Par Maritima 04/11/2025 à 08:39
Acheter un logement après un cancer de la prostate ? Un parcours du combattant. Une campagne choc est lancée, notamment à Marseille, pour Movember 2025 afin d'alerter sur les obstacles à l'assurance emprunteur.
Si vous la voyez, elle vous intriguera sûrement : une bâche géante de 90m2 déployée sur un immeuble du boulevard Sakakini à Marseille, dont le message brutal ressemble à une annonce immobilière : "Pas à vendre aux hommes ayant eu un cancer de la prostate ou du testicule".
Il s'agit d'une campagne de sensibilisation choc lancée à l'occasion de Movember 2025. L'objectif : alerter le grand public sur une "double peine" méconnue : celle des anciens malades qui, après avoir vaincu le cancer, se heurtent à un mur pour un projet aussi simple qu'un achat immobilier.
La "double peine" : le témoignage d'Olivier
Le cœur du problème est l'assurance emprunteur. Obtenir un prêt immobilier après un cancer relève souvent du parcours du combattant.
C'est ce que confirme Olivier Jérôme, président de l’association CERHOM. Il a lui-même été confronté à cette situation. Atteint d'un cancer du testicule à 31 ans, il a subi une chimiothérapie. Cinq ans plus tard, en rémission, il a voulu acheter une nouvelle maison.
C'est là que la "double peine" a frappé, comme il le raconte : "C'est là qu'arrive la double peine. C'est déjà d'être obligé de remarquer quelque part sur un document qu'on a un cancer. [...] Et après c'est aussi la réponse. Je reçois l'information comme quoi je vais avoir une surprime, donc payer plus cher effectivement l'assurance de mon prêt, et aussi des exclusions."
Le problème : 73% des Français ignorent ces obstacles
Le cœur du problème est l'assurance emprunteur. Obtenir un prêt immobilier après un cancer relève souvent du parcours du combattant. Pourtant, selon un sondage Opinionway, 73% des Français n'ont pas conscience de ces obstacles.
De même, 63% des personnes interrogées n'ont jamais entendu parler du "droit à l'oubli", ce dispositif qui permet, après 5 ans, de ne plus avoir à déclarer son ancien cancer à son assureur.
Cette méconnaissance est d'autant plus problématique que le cancer de la prostate touche 1 homme sur 8 (et 1 sur 4 après 65 ans), et que le cancer du testicule est le plus fréquent chez les hommes jeunes.
Une campagne pour faire bouger les lignes
Une campagne de sensibilisation, lancée par CNP Assurances, vise à mettre en lumière les difficultés, mais aussi les solutions qui émergent. Certains acteurs de l'assurance, comme CNP Assurances et ses partenaires (dont La Banque Postale et le groupe BPCE), ont commencé à proposer des solutions.
Si les choses "avancent de plus en plus" selon Olivier Jérôme, des initiatives émergent pour ne plus avoir à attendre les 5 ans du "droit à l'oubli". Certains assureurs commencent à proposer des contrats accessibles dès la fin du protocole thérapeutique, sans surprime ni exclusion de garanties liées à ces cancers. Une avancée concrète pour que la maladie ne soit plus un obstacle à un projet de vie.
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